Méthodes de pêche

La durabilité n’est pas seulement une tendance : elle est un fil directeur nécessaire pour assurer l’avenir de la pêche en Alaska. C’est pourquoi le poisson est uniquement pêché dans le respect de réglementations strictes. Pour garder la situation sous contrôle, l’Alaska encadre les méthodes et le matériel de pêche.

 

 

La pêche à la traîne, une méthode unique

Les ligneurs sont de petits bateaux d’une ou de deux personnes, qui pêchent au moyen d’un certain nombre de lignes et d’hameçons appâtés avec des Harengs ou des leurres artificiels. Parmi toutes les méthodes commerciales de pêche au Saumon, la pêche à la traîne est sans doute la plus faible en rendement du point de vue des captures. Les ligneurs de haute mer doivent cibler le poisson au large ; a contrario, les pêcheurs au filet attendent dans des zones connues comme faisant partie de l’itinéraire migratoire des poissons.

En contrepartie, les ligneurs ont le droit de pêcher au-delà des limites côtières imposées aux pêcheurs au filet. Par ailleurs, ils bénéficient en général d’une période de pêche autorisée plus longue. La gestion moderne des pêcheries ayant tendance à privilégier les méthodes côtières, il est peu probable que la pêche à la traîne se développe de manière plus conséquente.

Le volume de poissons pêchés par les ligneurs est nettement inférieur à celui du poisson pêché au filet. Les Saumons pêchés à la traîne représentent généralement moins de 10 % des captures totales de l’Alaska, toutes espèces de saumons confondues.

Mais les Saumons pêchés à la traîne compensent leurs petits volumes par leur grande qualité. Aucun autre poisson n’est traité avec autant de soin à partir du moment où il est extrait de l’eau et jusqu’à ce qu’il soit livré à l’acheteur. Le poisson est d’abord assommé d’un coup sec sur la tête avant le retrait de l’hameçon, afin d’éviter qu’il ne se blesse ou ne s’arrache des écailles en frétillant.

On lui retire ensuite ses branchies avant de le vider.  Le corps et la cavité de la tête sont soigneusement remplis de glace puis le poisson est déposé sur une couche de glace de manière à ce que les cavités du corps puissent se vider librement. Le lit de glace est conçu de telle sorte que les poissons ne peuvent pas entrer en contact les uns avec les autres. Presque tous les poissons pêchés à la traîne sont destinés au marché du frais, du surgelé ou du fumé.

 

Filet maillant

La plupart des fileyeurs sont de petits bateaux d’une ou deux personnes. La loi fédérale interdit les fileyeurs de plus de 10 m dans la baie de Bristol. En dehors de la baie de Bristol, les fileyeurs mesurent généralement entre 10 et 13 m. Un pêcheur au filet maillant utilise un filet compris entre 275 et 550 m de longueur, un choix fait par l'État de l’Alaska pour des raisons de bonne gestion de la pêcherie.

 

Pêche à la senne

Une senne coulissante est un filet déployé en cercle pouvant être traîné à la surface de l’eau. Les Saumons ayant pour habitude de se déplacer en bancs serrés, il n’est pas rare pour un senneur en Alaska de capturer entre 250 et 1500 poissons en une seule prise. En outre, la tendance qu’ont les Saumons à sauter et à nager à la surface indique clairement l’emplacement du banc au fil de son évolution dans l’eau. Ainsi, lorsqu’elles ne sont pas en train de poser ou de remonter le filet, toutes les personnes à bord du senneur scrutent la surface de l’eau pour tenter d’y apercevoir des poissons.

 

Casiers

Les casiers sont uniquement utilisés pour la Morue charbonnière, le Cabillaud du Pacifique et le Crabe. Ce sont de grandes cages en acier recouvertes de mailles de filet. Une fois appâtés, les casiers sont placés au fond de la mer où ils capturent poissons ou crabes, qui entrent dans les pièges via des tunnels, sans pouvoir en ressortir. Plus tard, les casiers sont remontés de l’eau et les produits de la mer sont triés sur le pont. Les espèces non ciblées sont remises à l’eau vivantes.

 

Chalut

Deux types de chaluts sont utilisés en Alaska. Le Colin d’Alaska est capturé au moyen de chaluts évoluant en pleines eaux, les chaluts pélagiques, qui sont conçus pour pêcher au-dessus du fond de l’océan, évitant d’endommager l’habitat benthique. La pêche au moyen de chaluts pélagiques est sélective car ces derniers peuvent être utilisés de manière à minimiser la prise accidentelle d’espèces non ciblées. En général, peu d’espèces sont capturées conjointement au Colin d’Alaska. Les Soles et les autres espèces évoluant au fond de l’eau sont habituellement capturées au chalut de fond, et sont ensuite triées à bord du bateau de pêche. Le chalutage de fond est autorisé uniquement dans certaines zones et les volumes d’espèces non ciblées (comme le Crabe ou le Flétan du Pacifique) pouvant être capturées font l’objet de limites rigoureuses.

 

Palangre

La seule méthode de pêche au Flétan du Pacifique autorisée est la pêche à la palangre, qui est aussi souvent utilisée pour capturer la Morue charbonnière et le Cabillaud du Pacifique (mais jamais le Colin d’Alaska ni la Sole). En règle générale, les palangriers appartiennent à des pêcheurs indépendants. Certains palangriers sont de petits navires ne mesurant pas plus de 15 m de longueur, mais la plupart sont un peu plus grands.

Le matériel de pêche à la palangre comprend des lignes de descente avec bouée et une ligne-mère sur laquelle sont fixés des avançons qui sont des lignes plus courtes dont les extrémités sont équipées d’hameçons. Les palangres sont posées sur le fond marin, avec des hameçons appâtés à quelques mètres d’intervalle. Tous les hameçons des palangres sont remontés en même temps. Les pêcheurs peuvent décrocher d’autres espèces de poissons et les remettre vivantes à l’eau sans les remonter à bord. La pêche à la palangre est donc considérée comme un engin de pêche générant très peu de prises accessoires.